Mon moment Waouh - Montréal... Il y a longtemps déjà

13/05/2015

C’était à l’époque où je vivais à Montréal. Une de mes amies, férue de danse, me parle d’un cycle de « méditation dynamique » d’Osho Rajneesh qui a lieu gratuitement dans une salle tout près de chez moi, tous les matins pendant 21 jours. Elle est hyper enthousiaste, faisons-le, allons-y, go, me dit-elle ! Je ne suis pas très emballée, 21 jours me semblent d’emblée un temps extrêmement long et de plus, le fait d’y aller à jeun me rebute considérablement. Se secouer dès 7h30 du matin pendant une heure et à jeun, très peu pour moi. J’adore dormir et je déteste sauter ou postposer un repas. Nous travaillons toutes les deux dans une librairie à 10 minutes à pied de chez moi et nous ne commençons jamais avant à 10h00 le matin. L’horaire fonctionne, la salle est près de chez moi… mon amie insiste beaucoup, vraiment beaucoup, je ne peux pas refuser ! 

Les premiers jours sont amusants parce que tout est nouveau. La méditation dynamique c’est vraiment, comment dire… dynamique. L’heure est divisée en 6 étapes de 10 minutes. Les premières dix minutes à hurler les yeux bandés me plaisent ! La période la plus difficile est celle où nous restons immobiles les bras en l’air. Cette position provoque de terribles crampes. Mais je suis en fin de compte assez fière de moi. Quand l’heure se termine, nous partons nous récompenser avec un énorme petit déjeuner au café Cherrier. Je mange des œufs et des saucisses bien grasses. Je n’ai jamais eu aussi faim de toute ma vie. 
Les jours passent mais la fatigue s’accumule.  Vers le 8ème jour, mon corps est si endolori que je ne veux plus me lever le matin, je veux dormir ! Quand Marlène arrive chez moi en vélo et sonne, je ne réponds pas. C’est l’été, il fait très chaud en ville. Ma chambre donne sur la rue et je laisse, la nuit, la fenêtre entr’ouverte. Marlène décide d’enjamber la fenêtre et la voilà qui me secoue. « Allez, allez, viens… ». Je lui explique que ce n’est pas possible. A la manière d’un coach, elle ne se laisse pas convaincre. « Viens avec ta fatigue ! ». Alors là, que répondre à ça ?! Sa détermination pour moi est telle que je me lève. Je la suis comme une enfant et l’heure passe, dans la souffrance et la fatigue. Elle me félicite ! Le lendemain c’est pareil ainsi que les jours suivants. Marlène insiste à chaque fois et je me laisse faire, n’ayant même plus assez d’énergie pour la convaincre que tout ça m’est égal. Au cours du 15e jour une nouvelle énergie m’envahit. C’est un miracle ! Après la méditation nous prenons toujours notre petit déjeuner au café mais je n’ai pas si faim que ça : des fruits et un pancake me suffisent. Je ne ressens plus de fatigue mais au contraire un sentiment extraordinaire d’être bien réveillée et ancrée dans le présent. Rien ne peut me déstabiliser. Un sourire intérieur comme fiché dans ma poitrine, je trouve que la vie est belle. C’est mon moment Waouh. 
J’avais dépassé la fatigue physique et psychologique, je ne pensais jamais ressentir ça. J’étais persuadée que le reste du cycle allait forcément se dérouler dans l’effort et la souffrance jusqu’au bout. Sans repos, j’étais persuadée que j’allais perdre mes forces lentement mais sûrement, que je finirais en compote et qu’après cela je dormirais quatre jours sans interruption. J’ai terminé la dernière semaine en pratiquant cette méditation d’une heure comme si je faisais une petite marche de détente.
J’ai réussi ce cycle grâce à Marlène qui a incarné l’esprit d’un coach Waouh me!, ce qui prouve qu’on a toujours besoin d’être entouré pour se dépasser !

Sandra, votre waouh bloggeuse !