Portrait et astuces d’un introverti qui excelle en « démarche réseau »

18/09/2017

Franck se définit comme un Introverti, de ceux qui ne vont pas spontanément lancer un « salut » à la cantonade quand ils arrivent au bureau, de ceux qui détestent prendre leur téléphone pour décrocher un rendez-vous et encore moins la perspective de passer, à ce fameux cocktail, de trop longues minutes un verre à la main dans l’attente que quelqu’un vienne leur parler ou qu’une occasion autre que l’arrivée d’un nouveau plateau de petits fours leur permette d’aborder leur vis-à-vis pourtant badgé.

Pour autant, Franck aime rencontrer des gens, beaucoup de gens, il en a même fait sa botte secrète pour réussir ses impressionnants changements de carrière.

Il a rencontré plus de 50 personnes lorsqu’il cherchait un poste à Dubaï (depuis Paris) et il comptabilise aujourd’hui plus de 250 rencontres alors qu’il est en fin de process de recrutement dans un domaine sur lequel il a jeté son dévolu mais qu’il ne connaissait pas 2 ans auparavant : le Non Profit.

Et pourtant il ne fait pas partie d’un Cercle extraordinaire qui lui ouvrirait toutes les portes.

Alors ?

Juste une conviction : s’ouvrir de sa recherche le plus possible ouvre vraiment des portes. Mieux que cela : cela ouvre des perspectives auxquelles on n’aurait même pas songées.

 

Revue de ses techniques :

  • Soigner son état d’esprit

Ne pas penser que l’on est dans une démarche réseau et que l’on va du coup être forcément celui qui demande. Changer de perspective et de perception : qualifier cette démarche, cette période de vie plutôt « d’ouverture » que « de réseau ». On oublie le côté utilitaire de la « démarche réseau » qui comme le disait Christophe, notre Chasseur de Tête, dans son interview, est totalement galvaudée, pour entrer dans une dimension purement relationnelle, dans la magie de l’échange et de la rencontre qui, par définition, se joue à deux. Franck précise d’ailleurs dès son 1er mail qu’il ne sollicite pas son interlocuteur pour un job.

Franck se rappelle de sa rencontre avec l’un des Administrateurs d’un groupe du CAC 40. Il a alors à peine 30 ans et se demande ce qu’il pourrait bien apporter à cet homme, très gentil et très aidant voulant le mettre en relation avec la terre entière ? Un an plus tard, le fameux Administrateur l’appelle pour lui demander conseil pour son fils, juste diplômé d’une école d’ingénieur et incapable d’activer sa recherche d’emploi… L’ascenseur est retourné.

 

  • Bien distinguer les 2 phases de cette période :

 

  1. La phase d’exploration
  2. La phase plus offensive de recherche de job

 

Le but de la 1ère est de valider et définir son projet et aussi de construire sa crédibilité (en récupérant des informations, en maîtrisant le vocabulaire) pour que ses interlocuteurs se souviennent de lui. Par exemple, pour sa recherche d’un poste à Dubaï, il a validé l’état du marché de l’emploi, s’est renseigné sur les groupes de conseil et les banques : ambiance, crédibilité et solidité des structures. Et même sur les salaires pratiqués (ce qui lui permet d’avoir un cran d’avance sur la phase 2).

Cette 1ère phase prend fin si l’on est capable en 1 ligne de dire ce que l’on cible comme poste.

Pour Franck, ce sera :

-« Je souhaite trouver un poste de consultant interne à Dubaï ou Abu-Dhabi »

Et quelques années plus tard lors d’un nouveau changement :

-« Je veux exercer mes compétences en conduite du changement, réorganisation et projet de transformation dans le Non Profit »

 

Cette 2è phase a les mêmes objectifs que la 1ère avec en plus celui que l’interlocuteur ait bien compris le projet. Chaque rencontre (1èr ou 2è phase) doit être porteuse de nouveaux contacts. On commence par son cercle proche et le but est que tout le monde soit au courant de notre recherche.

 

Même s’il est contre-intuitif de penser que plus l’on cible sa recherche, plus il sera dur de trouver ; en réalité, c’est l’inverse qui est plus difficile. Plus notre recherche est large, plus notre interlocuteur va avoir du mal à nous aider. Déjà parce qu’il ne comprendra pas notre recherche, ensuite parce qu’il ne fera pas d’association d’idées et enfin parce qu’il ne s’en souviendra pas.

Franck se souvient d’un jeune-homme qui lui explique son souhait de travailler à l’étranger… N’importe où… Franck pense à tellement de monde que finalement il ne sort aucun nom… Puis le jeune-homme poursuit pour parler de Fiscalité dans un Grand Groupe, et là, bing, Franck a un nom qui lui vient à l’esprit !

 

  • Etre rigoureux et garder le contact

 

Tenir un fichier Excel avec :

-les contacts

-un mini CR de la rencontre

-les noms des personnes introduites par cette personne

-la date de la rencontre

-quand se rappeler à cette personne  >> c’est l’élément clef car c’est celui qui donne le tempo des actions à faire. En bon introverti, Franck check cette colonne tous les jours puis envoie ses mails : beaucoup plus simple et efficace. Par défaut, il donne des nouvelles tous les 3 mois à ses contacts.

 

Même en poste et sans recherche active, Franck conseille de se fixer un dej avec un « inconnu » par quinzaine : cela permet de rester ouvert sur le monde, de s’oxygéner et de préparer un éventuel next step.