Y a t-il un âge pour réussir ?

02/05/2017

10 ans pour réussir ?

C'est incroyable à quel point on a l'impression que notre carrière est limitée à 10 petites années. Et d'ailleurs, plus que la carrière, c'est presque toute une vie qui doit tenir dans ces 10 ans : trouver l'âme sœur, fonder une famille... faire carrière tout ça entre 30 et 40 ! Ça devient carrément l'exploit quand on est une femme... et que l'on a à gérer, au moment où il faut réussir sa vie pro, sa (ou ses) maternité(s) et son (ou ses) enfant(s) en bas âge... D'où (aussi) le différentiel de salaire...

Il faut donc réussir vite, mais pas trop quand-même. On sait bien qu'il n'est pas simple de réussir jeune... on a d'ailleurs plutôt l'impression que pour réussir jeune, il faut s'extraire du système, voir ne pas y entrer. Comme le clame un certain Olivier Roland, entrepreneur dès ses 19 ans et auteur du livre au titre évocateur : "tout le monde n'a pas eu la chance de rater ses études". Rester salarié, c'est forcément, quand on est pressé, ronger son frein... le temps de faire ses preuves et de "passer devant" ceux qui sont déjà là... Presque plus simple et surtout plus rapide de créer son propre chemin : l'actualité nous offre quelques exemples de taille : de la start-up flamboyante (Evan Spiegel crée Snap Chat à 21 ans et quitte Stanford pour le faire) à la politique !

De l'autre côté du spectre, il y a les quarantenaires qui voient déjà leur carrière derrière eux alors qu'il leur reste plus de 20 ans de vie professionnelle et bien plus pour ceux pour qui la retraite est aussi virtuelle que la sieste.

Comment faire, si à 40 ans, on n'a pas les responsabilités qui vont avec notre âge ?
Comment faire si à 40 ans, on a l'impression de passer à côté de nos rêves et de notre potentiel ?

Comme la machine à remonter le temps n'est pas encore née, il reste deux choix : faire une pause ou avancer. On s'aperçoit d'ailleurs que la pause est un pré-requis au fait d'avancer à nouveau confiant et serein. Pourquoi ? Parce qu'elle sert à répondre à cette question de fond : est-ce que je continue (persévère) sur le même chemin ou est-ce que j'en prends un autre ? À 40 ans, le vrai risque est de se laisser embarquer sans s'en rendre compte et que cette pause finisse par être subie plutôt que choisie. 

Se "désembarquer" est essentiel car ce n'est qu'à ce prix que l'on peut devenir, à 40 ans ou plus, un "late-bloomer" : quelqu'un qui découvre et exploite ses talents plus tard que la normale. Etre un late-bloomer c'est s'offrir une éclosion tardive (et s'éviter le risque du bourgeon fané). Le colonel Sanders, créateur de KFC à 63 ans, le Marquis de Sade qui publie son premier roman à 51 ans, Sylvester Stallone qui gagna le titre de "body of the '80s" à 43 ans, Julia Child, l'une des Chefs stars de la télé américaine qui appris à cuisiner à 36 ans, ou Paul Cézanne qui exposa pour la première fois à 56 ans sont autant d'exemples de célèbres late-bloomers.

Il n'y a pas d'âge pour réussir. La décision de se lancer dans une nouvelle voie, d'épouser une nouvelle carrière ou de se lancer un défi ne doit pas reposer sur cette question pleine d'a priori : est-il trop tôt ou trop tard pour moi ? La bonne réponse doit vous être soufflée par votre seul désir :). "L'envie d'avoir envie" chantait Johnny, bel exemple d'un homme sur qui l'âge n'a pas eu de prise : il ne s'est pas demandé s'il était trop jeune, ni s'il était trop vieux :)